Sommaire
00:00 Introduction
00:33 Contexte global de la surprescription
01:37 Risques et effets secondaires des somnifères
03:13 Projet BE-SAFE : une approche européenne
04:47 Questions clés à poser aux patients
05:46 Usage des somnifères en milieu hospitalier et ambulatoire
07:09 Impact économique et coût des chutes associées
08:46 Incertitudes sur les effets à long terme
09:46 Stopper ou ne pas commencer ?
10:47 Thérapie cognitivo-comportementale : quelle efficacité ?
11:16 Analyse des recommandations et stratégies d’éducation
13:04 Protocoles de sevrage et réduction progressive
15:05 Revue systématique des essais cliniques
19:20 Approche multi-composante vs intervention unique
21:30 Quelles interventions sont les plus efficaces ?
23:33 Barrières et défis de la déprescription
24:36 Régulation et incitations financières
25:37 Sciences de l’implémentation : une clé pour le changement
26:40 Partenariat avec les patients et collaboration interdisciplinaire
31:31 Conclusion et perspectives
Résumé
La déprescription des somnifères, notamment des benzodiazépines et des sédatifs hypnotiques, représente un enjeu majeur en raison de leur utilisation prolongée et des risques associés, tels que la tolérance, la dépendance, les troubles cognitifs et les chutes. Bien que les lignes directrices recommandent des traitements non pharmacologiques comme la thérapie cognitivo-comportementale (TCC) pour l’insomnie, leur mise en œuvre reste complexe. Une revue systématique de 41 essais randomisés a évalué diverses stratégies de déprescription, mettant en évidence une augmentation modeste du taux de sevrage (14 % en moyenne), avec de meilleurs résultats pour les approches multicomposantes combinant éducation du patient, implication des pharmaciens et ajustements thérapeutiques progressifs. Cependant, la TCC seule s’est révélée peu efficace pour la déprescription. L’éducation des patients semble jouer un rôle clé, bien que les messages sur les risques liés aux somnifères doivent être adaptés pour éviter une dissonance cognitive. Les sciences de l’implémentation offrent des outils méthodologiques permettant d’optimiser les stratégies de changement comportemental chez les professionnels et les patients, en intégrant des approches basées sur l’audit, le feedback et l’éducation ciblée. Toutefois, l’efficacité globale des interventions reste limitée, soulignant la nécessité d’approches contextuelles et personnalisées. Un partenariat renforcé entre professionnels de santé et patients pourrait être une piste prometteuse pour améliorer l’adhésion aux stratégies de déprescription et limiter la surprescription à l’avenir.