Sommaire
00:00 Introduction
00:40 Épidémiologie mondiale et suisse
03:33 Pourquoi dépister le cancer colorectal
06:02 Efficacité du test FIT et impact sur la survie
07:55 Facteurs de risque : modifiables et non modifiables
10:20 Alimentation et risque de cancer : revue des données
12:13 Activité physique, tabac, alcool : effets protecteurs
16:24 Le test immunologique fécal (FIT)
18:07 Performances et limites du FIT
19:29 Coloscopie : outil de diagnostic et de prévention
22:32 Qualité endoscopique et détection des lésions
24:52 Résections endoscopiques : techniques et indications
28:30 Recommandations de surveillance
30:25 Rôle du médecin traitant dans le dépistage
31:36 Populations cibles et stratégies selon le niveau de risque
34:27 Programme de dépistage suisse : fonctionnement
39:48 Rôle des médecins généralistes dans la prévention
41:06 Messages clés et conclusion
Résumé
Le cancer colorectal est le troisième cancer le plus fréquent et le deuxième le plus meurtrier au monde, avec environ 4 300 nouveaux cas par an en Suisse. Son incidence augmente avec l’âge, et il touche autant les hommes que les femmes, bien qu’il y ait une légère prédominance masculine. La survie dépend fortement du stade au moment du diagnostic : elle dépasse 90 % au stade I mais chute à 12 % au stade IV. Le développement du cancer colorectal suit une séquence adénome-carcinome sur une dizaine d’années, ce qui offre une large fenêtre pour le dépistage et la prévention.
Parmi les facteurs de risque non modifiables : l’âge, le sexe masculin, les antécédents familiaux ou personnels, et certaines mutations génétiques (syndrome de Lynch, polypose adénomateuse familiale). Les facteurs modifiables incluent l’obésité, l’inactivité physique, une alimentation riche en viandes rouges ou transformées, la consommation d’alcool et le tabagisme. À l’inverse, les fibres, les fruits, les légumes, les produits laitiers et l’exercice physique régulier sont protecteurs.
Le test immunochimique fécal (FIT), simple et non invasif, détecte du sang occulte dans les selles. Répété tous les deux ans, il permet d’augmenter la détection de lésions précancéreuses. En cas de positivité, une coloscopie est indiquée. La coloscopie est à la fois un outil diagnostique et thérapeutique permettant la résection des polypes adénomateux et festonnés. Sa performance dépend du taux de détection des adénomes (TDA), amélioré par des techniques telles que la chromoendoscopie ou l’intelligence artificielle.
Le dépistage organisé, proposé dès 50 ans (ou plus tôt en cas de facteur de risque), réduit significativement la mortalité et les coûts liés à la prise en charge tardive. Le médecin traitant joue un rôle central dans la sensibilisation, la stratification du risque et l’adhésion au programme de dépistage. Enfin, les nouvelles approches comme les tests d’ADN tumoral fécal ou circulant sont prometteuses, bien qu’encore coûteuses et en phase d’évaluation.