Sommaire
00:00 - Introduction
00:33 - Vrai/Faux sur le suicide en Suisse
01:58 - Impact du suicide en termes d’années de vie perdues
03:08 - Évolution du taux de suicide depuis les années 80
05:15 - Peut-on prédire le suicide ?
06:40 - Les limites des outils d’évaluation du risque
08:49 - Conséquences des évaluations de risque sur la clinique
09:50 - La rencontre avec une personne suicidaire
12:10 - Posture du clinicien face à la souffrance
14:20 - L’ambivalence entre envie de mourir et désir de vivre
17:45 - Facteurs de risque spécifiques (alcool, psychopathologie)
18:17 - Stratégies de prévention efficaces
19:42 - Plan de crise et anticipation des rechutes
22:41 - Évolution des formations et des recommandations
25:14 - Exploration du processus suicidaire en clinique
27:17 - Intervention après tentative de suicide (ASIP)
29:58 - Ressources et contacts utiles
31:10 - Organisation du réseau de soins et des urgences psychiatriques
33:16 - Défis de l’hospitalisation psychiatrique
34:12 - Dispositifs d’intervention en crise et soins
Résumé
Le suicide est un problème de santé publique majeur en Suisse, avec un nombre d'années de vie perdues équivalent à celui des accidents de la route. Malgré des budgets nettement inférieurs à ceux de la prévention routière, le taux de suicide a fortement diminué depuis les années 1980, bien que des déterminants sociaux et culturels restent à explorer. La prédiction individuelle du suicide est inefficace en raison de la faible prévalence du phénomène et des limites des outils d’évaluation du risque, bien que des analyses populationnelles puissent identifier des groupes vulnérables. Une approche biomédicale dominante, axée sur l’identification et le traitement des troubles mentaux, est remise en question au profit d’une prévention centrée sur la personne, l’accompagnement et la réduction des moyens létaux. En clinique, il est essentiel d’adopter une posture empathique, de reconnaître l’ambivalence des patients et d’encourager l’expression des pensées suicidaires sans jugement. L’intervention repose sur la restriction des moyens, la continuité des soins et la mise en place de plans de crise personnalisés. L’Assisted Suicide Intervention Program (ASIP) a démontré une réduction significative des récidives après tentative. Le réseau de soins inclut des urgences psychiatriques sous tension, des alternatives ambulatoires comme les infirmiers en santé mentale et des dispositifs spécifiques tels que les équipes mobiles et les soins intensifs en milieu ouvert. Enfin, la santé mentale des médecins est un enjeu important. Il est crucial de ne pas rester isolé face à ces situations, tant pour les patients que pour les soignants eux-mêmes.