Sommaire
00:00 Introduction et présentation du cas clinique
00:33 Le traitement antirétroviral et les défis de l'éradication du VIH
01:06 Définition de la rémission durable et les cas précédents de guérison
01:43 Transplantation de cellules souches et la mutation CCR5Δ32
02:25 Particularité du patient de Genève
03:34 Publication scientifique et premières analyses
04:04 Parcours médical du patient de Genève
05:19 Arrêt du traitement antirétroviral et suivi médical
06:27 Étude ICISTEM et analyses virologiques approfondies
07:29 Résultats des tests sur la charge virale et l’immunité
08:37 Absence de réponse adaptative contre le VIH
09:46 Trois hypothèses expliquant l’absence de rebond viral
11:17 Perspectives et impact de cette découverte
12:22 Essais cliniques en préparation
13:21 Enjeux futurs et espoir pour une guérison plus large du VIH
14:22 Conclusion et remerciements
Résumé
Cette conférence présente un cas clinique exceptionnel de rémission durable du VIH après une greffe allogénique de cellules souches hématopoïétiques chez un patient suivi à Genève. Contrairement aux cinq précédents cas de guérison, cette greffe a été réalisée avec un donneur porteur d’un CCR5 de type sauvage, c'est-à-dire sans la mutation protectrice Δ32. L’analyse post-greffe a montré une réduction drastique des réservoirs viraux, et après l’arrêt du traitement antirétroviral en 2021, la charge virale est restée indétectable plus de trois ans plus tard, sans signe de résurgence.
Trois hypothèses sont envisagées pour expliquer cette rémission : 1) une réaction greffon-contre-réservoir ayant éliminé les cellules infectées, 2) l’effet du ruxolitinib, un inhibiteur de JAK utilisé contre la maladie du greffon contre l’hôte, qui pourrait empêcher la réactivation virale, et 3) une réponse immunitaire innée renforcée, notamment par des cellules NK très actives. Ce cas ouvre de nouvelles perspectives sur les mécanismes de contrôle du VIH et a conduit au lancement d’un essai clinique pour tester les effets du ruxolitinib et du sirolimus chez des patients interrompant leur traitement antirétroviral. Toutefois, malgré ces avancées, la guérison du VIH reste un défi nécessitant des approches combinées impliquant la réduction du réservoir viral et l’immunomodulation.