Sommaire
00:00 Introduction
00:38 Classification des cancers thyroïdiens selon l’OMS 2022
01:08 Risques de récidive et classification ATA 2015
02:05 Traitement standard : thyroïdectomie et iode 131
03:08 Objectif et méthodologie de l’étude ESTIMABL2
06:23 Résultats à 3 ans : comparaison iode 131 vs surveillance
06:55 Résultats à 5 ans : confirmation des données initiales
09:11 Facteurs pronostiques de récidive
10:11 Discussion : limites et forces de l’étude
13:47 Conséquences sur la prise en charge des cancers thyroïdiens
14:16 Conclusion : impact de la thyroglobuline dans la décision thérapeutique
Résumé
L’étude ESTIMABL2 évalue l’utilité de l’iode 131 (30 mCi) après thyroïdectomie totale chez les patients atteints d’un cancer thyroïdien à faible risque de récidive. Cette étude prospective randomisée, menée en France, compare l’administration de l’iode 131 sous stimulation par thyrogène à une simple surveillance, avec un suivi à 5 ans. Les critères d’évaluation incluent les événements fonctionnels (nécessité d’un retraitement), morphologiques (récidive locale prouvée cytologiquement) et biologiques (élévation persistante de la thyroglobuline ou de ses anticorps).
Les résultats montrent un taux de survie sans événement de 94,8 % dans le groupe iode et 93,2 % dans le groupe surveillance, avec une différence de 1,6 % et un intervalle de confiance ne dépassant pas le seuil de non-infériorité de 5 %. Aucun bénéfice significatif du traitement par iode 131 n’a été observé sur la récidive tumorale. L’analyse des facteurs pronostiques identifie l’âge (>55 ans), la taille tumorale et un taux initial de thyroglobuline >1 ng/mL comme éléments prédictifs de récidive.
L’inclusion de certains patients à risque intermédiaire (extension microscopique, emboles vasculaires) constitue une limite de l’étude, bien que ces cas restent rares. Ces résultats suggèrent que, pour la majorité des cancers thyroïdiens à faible risque, l’omission de l’iode 131 est une option thérapeutique sûre, permettant d’éviter une irradiation inutile sans altérer le pronostic. La surveillance repose désormais sur le dosage post-opératoire de la thyroglobuline pour affiner la stratégie thérapeutique individualisée.